si, c'est vrai !

la femme, homologue de l'homme, ou homologue de l'époux ?

Selon le dictionnaire du portail lexical, Le terme femme répond à 2 définitions principales :

  • la femme est un être humain de sexe féminin
    • pas de synonyme évident
    • antonyme : homme
  • la femme est une personne de sexe féminin qui est mariée
    • synonyme : épouse
    • antonyme : époux

Le dictionnaire distingue donc deux sens : un sens morphologique et un sens social là où le langage n’utilise qu’un seul mot. Le masculin dispose de deux mots (homme et époux) là où le féminin ne dispose que d’un seul mot (femme).

Comment alors distinguer le sens sous-jacent du mot femme dans une phrase telle que “ma femme s’occupe des enfants” ? Est-ce la phrase signifie : “la personne qui est mariée avec moi s’occupe des enfants” ou bien “l’être humain de sexe féminin qui m’appartient s’occupe des enfants” ? Il est en réalité impossible de faire la différence. Les deux sens se fondent en un seul mot et finissent pas se confondre en une seule notion.

On se base alors sur une étude contextuelle pour déterminer quel est le sens à donner au mot femme. Mais cette étude contextuelle est forcément sujette à débat et est souvent laissée de côté pour laisser place à une commode confusion.

Cela n’est qu’un des indices qui montrent à quel point la langue française est une langue sexiste, machiste et patriarciale. En effet, la femme est traditionnellement autant définie par ses caractéristiques morphologique que par son positionnement par rapport à l’homme.

Ce qui est vrai pour le mot femme l’est tout autant pour le mot fille :

  • la fille est un être humain enfant de sexe féminin
    • pas de synonyme évident
    • antonyme : garçon
  • la fille est une personne de sexe féminin considérée par rapport à ses parents
    • pas de synonyme évident
    • antonyme : fils

Cette fois encore, le dictionnaire distingue donc deux sens : un sens morphologique et un sens social là où le langage n’utilise qu’un seul mot. Le masculin dispose de deux mots (garçon et fils) là où le féminin ne dispose que d’un seul mot (fille).

Cela peut s’expliquer dans une société patriarcale par le fait qu’une fille ou qu’une femme ne se définit pas uniquement par sa substance intrinsèque, au travers de sa propre personne, mais surtout en rapport à un homme. Du statut de fille de lorsqu’elle est enfant (le plus souvent, fille de son père, le chef de famille), elle passe au statut de femme de une fois adulte (donc une fois mariée à un homme, un autre chef de famille).

La femme n’existant donc que sous la tutelle d’un homme (son père ou son époux), il est dès lors inutile d’inventer un mot pour distinguer l’être humain doté de caractéristiques morphologiques féminines de l’être humain inséré dans une structure sociale particulière.

Cela peut paraître anodin, mais en réalité le choix des mots n’est pas neutre parce que le langage structure la pensée.

Pour aller plus loin, vous pouvez lire l’article de Eric Macé intitulé le piège de la “cause des femmes” (en trois partie).