si, c'est vrai !

l'abstention, ce n'est pas la démocratie

Si l’élection n’est pas la démocratie, l’abstention n’est pas la démocratie non plus.

“Voter c’est donner à d’autres le pouvoir de vous contraindre !” affirme l’un.

“Ne pas voter c’est donner à d’autres le pouvoir !” rétorque l’autre.

Patrick Lehingue adopte dans un entretien accordé à Fakir une position plutôt critique vis-à-vis de l’abstention en soulignant que “la question est de ne pas accorder au vote une sorte de monopole dans l’expression de convictions”.

[L’abstention] est sans doute très gratifiant comme posture, mais on oublie alors que les candidats ajustent leurs programmes, puis leurs politiques, sur les intérêts des électeurs qui iront effectivement voter. On a beaucoup d’études là-dessus aux Etats-Unis : les « segments sociaux » les plus abstentionnistes – les immigrés, les jeunes, les chômeurs – sont aussi les plus sacrifiés…

Il évoque ensuite le tirage au sort comme solution au problème de la confiscation du pouvoir par une élite aristocratique en rappelant que les Grecs eux-mêmes - berceau de la démocratie - se méfiaient du vote.

A travers ces dispositifs [de tirage au sort], tout semble avoir été conçu pour conjurer l’apparition des formes ultérieures de spécialisation politique, de division du travail entre amateurs et professionnels et, partant, de dépossession des premiers au bénéfice des seconds.

L’association démocratie-élection n’est assurément pas la seule combinaison possible.