si, c'est vrai !

la décision dans une organisation

Le psychologue expérimental Norman Maier a théorisé le processus de décision dans une organisation.

Il explique qu’une décision doit être analysée sous 2 dimensions :

  • le poids social interne,
  • le poids sur l’efficience opérationnelle.

Selon que le poids de chaque dimension est faible ou fort, on distingue donc 4 cas possibles :

  • cas 1 : poids social interne faible et poids sur l’efficience opérationnelle faible :
    • ce cas correspond à des décisions simple comme la couleur des murs ou le modèle des lampes de bureau
    • ces décisions peuvent aisément être prises par le jeu de pile ou face
    • ce sont des décisions dont les impacts sont faibles, donc sans enjeux
  • cas 2 : poids social interne faible et poids sur l’efficience opérationnelle fort :
    • ce cas correspond à des décisions complexes qui nécessitent une expertise
    • ces décisions sont le domaine réservé des experts
    • ce sont des décisions dont les impacts sociaux sont faibles, donc sans enjeux pour le groupe
  • cas 3 : poids social interne fort et poids sur l’efficience opérationnelle faible :
    • ce cas correspond à des décisions comme la répartition des heures supplémentaires dans un atelier, ou la répartition des représentants commerciaux sur une zone géographique
    • ces décisions sont le domaine privilégié des décisions de groupe
    • ce sont des décisions dont les impacts sur l’efficience opérationnelle sont faibles, donc sans enjeux pour les expert
  • cas 4 : poids social interne fort et poids sur l’efficience opérationnelle fort :
    • ce cas correspond à ces décisions comme la mise en place des 35 heures en France
    • ces décisions sont les plus difficiles à prendre du fait des contraintes multiples à satisfaire
    • Norman Maier préconise de faire appel à un véritable animateur qui amènera le groupe à prendre une décision dans le cadre de ce que l’expert a indiqué comme champ des possibles
    • le groupe adhère donc à la décision qu’il vient lui-même de prendre dans un sentiment de liberté factice (appelée soumission librement consentie et effet de gel)

Tous les processus participatifs deviennent dès lors susceptibles de manipulation par les véritables animateurs et les experts qui les mettent en place. Un peu de recul et une rigueur d’analyse du contexte du processus participatif deviennent alors nécessaires afin de ne pas tomber dans le piège de la manipulation.

Cette analyse est extraite d’un livre de Robert-Vincent Joule et Jean-Léon Beauvois intitulé petit traité de manipulation à l’usage des honnêtes gens.