si, c'est vrai !

les banquiers détestent l'Islande

Les politiciens et les médias ne cessent de prendre exemple sur les pays du nord en les considérant comme des modèles. En effet, pour chaque crise hexagonale, pour chaque réforme de l’état français, les politiciens et les médias - tels des prestidigitateurs - sortent de leur chapeau un lapin magique censé régler tous les problèmes dans une harmonieuse conduite du changement qui ressemblerait à s’y méprendre à une panacée. C’est ainsi que nous avons déjà eu droit au modèle suédois, danois, irlandais, et bien d’autres…

Pourquoi ne pas prendre exemple sur le modèle islandais (pourtant très décrié pendant la crise financière à partir de l’année 2008) pour imaginer une sortie de crise par le haut, et de manière démocratique ?

L’article de Bakchich intitulé les banquiers détestent l’Islande illustre comment les Islandais ont inventé leur propre solution, sans essayer de copier un modèle particulier.

En 2008, l’Islande est exsangue, la couronne islandaise a perdu beaucoup de sa valeur et la dette atteint 9 fois le PIB du pays. L’Islande entame des négociations sur l’aménagement des échéances de la dette. La négociation est difficile et les accords trouvés entre le gouvernement et les principaux créanciers sont à plusieurs reprises retoqués par le peuple.

Ces refus du peuple donnent au gouvernement la volonté et le courage de nommer un procureur spécial chargé d’enquêter sur les raisons du naufrage financier et de déférer les responsables présumés devant la justice. Les banquiers coupables font profil bas, ils sont jugés et condamnés par la justice islandaise. Comme par enchantement, les créanciers assouplissent leur position de manière spectaculaire et le nouvel accord trouvé entre l’Islande et ses créanciers devient beaucoup plus favorable à l’Islande.

Dans la foulée, une assemblée constituante composée de 25 citoyens islandais - 10 femmes et 15 hommes issus de toutes les couches de la société - est convoquée et établit un projet de constitution présenté au gouvernement islandais à l’été 2011. Cette nouvelle constitution devrait être soumise à référendum d’ici la fin de l’année 2012 pour ratification et adoption.

S’il y a bien une issue à la crise que nous traversons depuis plusieurs années maintenant, c’est du côté de la démocratie qu’il faut chercher. L’Islande nous montre la voie, elle nous montre qu’il est possible de reprendre la main sur la démocratie.

Il nous manque encore probablement la volonté et le courage.