si, c'est vrai !

nothing to hide

Le film documentaire intitulé nothing to hide est un film qui traite de la surveillance de masse et de son impact sur la société.

Une expérimentation volontaire est l’occasion d’illustrer ce qu’on peut déduire des méta-données collectés tous les jours via l’usage des smartphones.

Une personne lambda affirmant n’avoir rien à cacher se porte volontaire pour installer un logiciel espion sur son ordinateur et sur son téléphone mobile. Au bout d’un mois, deux analystes vont récupérer et analyser les données collectées sur les deux appareils de cette personne pour lui présenter ce qu’ils ont pu apprendre d’elle, non pas avec ses données, mais seulement avec ses simples méta-données.

Cette personne aura par la suite une vision différente de l’argument qu’elle utilisait souvent :

De toute façon, je n’ai rien à cacher.

Cette phrase a ceci de particulier qu’elle est souvent fausse, et surtout qu’elle s’applique généralement au passé.

Quand une personne affirme qu’elle n’a rien à cacher, elle affirme en réalité qu’on a rien à se reprocher de ce qui nous apparaît comme connu de notre propre histoire, et que l’on rend visible à travers nos usages numériques.

Nous ne savons en réalité pas grand chose des données collectées à notre insu, et nous en savons encore moins sur ce qui peut en être déduit par des algorithmes chaque jour plus perfectionnés.

Mais surtout, cette phrase s’applique à notre passé et devient une sorte de ligne de conduite, de cellule enfermante pour notre futur. En affirmant qu’on n’a rien à cacher, on affirme qu’on ne fera jamais rien qui puisse un jour être à cacher. On consent à l’avance à tout ce qui pourrait nous être imposé à l’avenir.

Et si d’aventure, un jour, une personne avait la moindre velléité de contester une décision, une loi, un projet, il serait alors trop tard tant l’individu est devenu transparent - et donc vulnérable - aux yeux de ses opposants.

“Ceux qui ne bougent pas ne sentent pas leurs chaînes” disait Rosa Luxembourg. Il serait temps, pour chaque citoyen, d’évaluer la longueur de sa chaîne avant qu’il ne soit trop tard…