si, c'est vrai !

la décroissance vise le travailler moins pour travailler mieux

Dans un article initulé la décroissance vise le travailler moins pour travailler mieux, Serge Latouche dresse un portrait noir de notre société et de son avenir.

Il explique que l’être humain ne souhaite pas modifier son mode de vie. Et les structures au pouvoir n’ont aucun intérêt à faire changer cela.

Nous sommes des toxicodépendants de la société de consommation. Comme tout drogué, nous préférons continuer à nous approvisionner, accumuler toujours plus, plutôt que d’entamer le sevrage. Nous savons tous que nous allons dans le mur, mais nous préférons ne pas y croire, car cela exige une rupture radicale. Un changement de civilisation.

L’homme est un animal routinier, pour qui tout changement est angoissant et douloureux. Surtout lorsque l’appareil économico-politique dominant entretient le système. Il est inutile de compter sur les dirigeants politiques pour initier le mouvement, car le vrai pouvoir est trop souvent aux mains du marché. Or, celui-ci n’a aucun intérêt à transformer un système qui lui profite.

Le problème n’est pas conjoncturel, mais structurel. C’est donc la structure elle-même qui est à changer.

Il faudrait ensuite engager des changements structurels. Et ce, en abordant le problème de façon systémique, plutôt que le découper en tranches, en traitant ses aspects un par un – le glyphosate, l’obsolescence programmée, etc. –, ce qui n’est pas efficace. En tout cas, la transition douce, je n’y crois plus.

Désormais, seul un choc peut nous permettre de nous ressaisir. Je crois beaucoup à la pédagogie des catastrophes – dans ces conditions, le virage peut être très rapide. L’histoire n’est pas linéaire. Regardez, en mai 1968, la France s’ennuyait, comme l’écrivait Le Monde, quelques jours avant le début des événements. Et puis éclata une révolte contre l’absurdité. A l’époque, on ne savait plus pourquoi on vivait… Le lien avec aujourd’hui est manifeste : le manque de sens caractérisant le marché de l’emploi et les métiers inutiles, l’absurdité d’accumuler toujours plus et de concourir à la destruction de la planète.

La démographie est une variable essentielle mais il n’est pas nécessaire de tenter de la réguler car elle devrait se réguler naturellement.

En outre, puisqu’une croissance infinie de la population est incompatible avec les limites de la planète, la question démographique va, je pense, se réguler naturellement. Il est donc inutile, dès lors, de mettre en place une politique restrictive de natalité.

L’auteur appelle à sortir du capitalisme pour retrouver du sens.

Cela implique-t-il de remettre en cause le capitalisme ?

Oui, dès lors que celui-ci se fonde sur la recherche de la croissance pour la croissance, l’accumulation sans limite du capital. La décroissance appelle à sortir de la production infinie pour retrouver le sens de la mesure.

Fondée sur une critique de la société de consommation et du libéralisme, elle est par essence de gauche et d’inspiration socialiste, mais en y ajoutant la dimension écologique. Cela signifie que tout est à repenser : l’appareil de production, la protection sociale, la solidarité entre les générations, l’emploi. La décroissance vise le travailler moins pour travailler mieux, avec, pour commencer, la réduction des heures de travail.

Si la transition douce n’est plus envisageable, nous allons donc un jour être confronté à une limite dure qui constituera un choc pour notre société.

Le pouvoir est une illusion, il a la puissance que l’on veut bien lui prêter. Le roi est nu, mais nous l’ignorons. Les milliards et les marchés nous oppriment car nous sommes dans la servitude volontaire, telle que La Boétie l’avait dépeinte. Seule une crise ou un choc peut permettre de s’en libérer.

Si l’on en croit Serge Latouche, en l’absence de transition douce, le choc est inévitable. Il importe donc de se préparer à se choc pour qu’il soit le moins négatif possible.