La production mondiale de pétrole a décliné de 0,2% en 2007, selon BP.
Tony Hayward, le directeur général de BP, a récemment présenté ce rapport.
Morceaux choisis de l’article :
Ce déclin de la production mondiale de pétrole, le premier depuis 2002, est dû, selon le groupe pétrolier britannique, à une baisse de la production de l’Opep sur l’année, accompagnée d’une très faible croissance de la production hors-Opep.
“La production de l’Opep a baissé de 350.000 barils par jour, du fait de l’impact cumulé des réductions de production mises en place en novembre 2006 et en février 2007”, précise le rapport.
Par ailleurs, “la croissance de la production est restée faible hors-Opep, avec une progression d’un peu plus de 200.000 barils seulement en 2007”, ajoute BP. Le groupe pétrolier a observé en particulier une chute de la production de l’OCDE “pour la cinquième année d’affilée”.
L’essentiel de la croissance de l’offre hors-Opep a été assuré par la Russie et l’Azerbaïdjan, qui ont chacun fourni plus de 200.000 barils supplémentaires en 2007.
Et plus loin :
Les réserves mondiales de pétrole sont restées inchangées en 2007, à 1.240 milliards de barils, a par ailleurs estimé BP. “Elles suffisent à produire au niveau actuel pendant 41 ans”, précise le rapport.
Ou encore :
“Les facteurs politiques, les barrières à l’entrée, une fiscalité élevée, tout cela joue. En d’autres termes, dès lors qu’il s’agit de produire plus de pétrole, les problèmes se situent au-dessus du sol, pas dans le sous-sol. Ils ne sont pas géologiques mais politiques”, a-t-il souligné.
Un rapide décryptage fait ressortir quelques arguments plus ou moins percutants :
- l’OPEP (43% de la production mondiale et 78% des réserves estimées) produit moins de pétrole,
- l’OCDE produit moins de pétrole,
- la Russie et l’Azerbaïdjan sont presque les seuls à voir leur production augmenter (qui sont les autres ?)
- les réserves (lesquelles ? prouvées ? estimées ? possibles ?) n’augmentent pas mais ne diminuent pas (quel équilibre parfait entre la consommation et les découvertes !),
- les limitations de la production ne sont pas économiques mais répondent uniquement à des problématiques politiques, économiques et fiscales.
Ce n’est pas encore cette fois-ci qu’un média grand public évoquera le pic de pétrole, mais il évoque déjà une baisse de la production. C’est déjà un progrès. Même si les motifs évoqués dans cet article laissent étrangement de côté les contraintes physiques et géologiques, on peut saluer le fait que la problématique énergétique entre un peu plus dans la vie quotidienne de chacun et l’inconscient collectif.
Ce qui est plus inquiétant, c’est de constater que le charbon occupe une part de plus en plus importante dans la consommation énergétique mondiale :
Le charbon a été, pour la quatrième année consécutive, l’énergie progressant le plus dans le monde. Sa consommation a bondi de 4,5% en 2007, de façon quasi uniforme.
Lu sur les Echos.