L’indépendance énergétique est l’un des arguments majeurs invoqués pour justifier le choix de France d’utiliser l’énergie nucléaire à grande échelle pour la production d’électricité.
Si cet état de fait permet à la France d’être relativement moins dépendant du pétrole, du charbon et du gaz - massivement importés - l’argument comporte cependant plusieurs failles.
- L’énergie électrique est une énergie très utile dans notre société technologique, elle est cependant incapable de remplacer les hydrocarbures pour certains usages essentiels tels que les transports. La France peut ainsi réduire sa dépendance énergétique vis-à-vis du pétrole mais sera incapable de s’en passer totalement.
- L’indépendance énergétique est illusoire dans la mesure où la France ne disposait que de 0.5 % des réserves prouvés d’uranium en 1999 comme le montre cette carte. La France est donc fortement dépendante de ses importations d’uranium.
- L’énergie nucléaire réside dans l’uranium qui est une ressource naturelle limitée. Comme toute ressource naturelle non renouvelable, l’uranium est soumis aux mêmes limites que les hydrocarbures.
L’Energy Watch Group estime que :
- une pénurie d’uranium se produira dès 2015
- la production atteindra son maximum en 2025
- aucune autre technologie nucléaire ne sera disponible avant 2040
- le prix de l’uranium a été multiplié par dix en quatre ans
- le coût du combustible prend une importance croissante dans le coût de l’électricité nucléaire.
L’indépendance énergétique de la France est donc toute relative et l’énergie nucléaire ne constitue pas la source d’énergie miracle qui nous sortira de l’impasse énergétique dans laquelle nous nous trouvons.
Un dossier assez complet sur l’uranium est disponible sur le site de Futura Sciences.