En 1996, sept grands magistrats anti-corruption lancent l’appel de Genève. 12 ans après, le bilan de Renaud Van Ruymbeke est bien maigre :
- Quel bilan tirez-vous douze ans après l’appel de Genève ?
Le bilan n’est pas totalement négatif. Des structures ont été mises en place, comme Eurojust. Des magistrats de liaisons nous facilitent la tâche, mais, fondamentalement, nous n’avons pas créé les outils : parquet européen, espace judiciaire européen, levée du secret bancaire dans un certain nombre de pays qui font partie de l’Union européenne. On se heurte toujours aux mêmes obstacles. Les enquêtes n’aboutissent pas, la plupart du temps.
13 associations ont créé une plate-forme paradis fiscaux et judiciaires qui fédère les initiatives et les informations liées aux paradis fiscaux et judiciaires. En avril 2007, cette plateforme a publié une brochure permettant de mieux comprendre les mécanismes liés aux paradis fiscaux et judiciaires et leurs impacts sur l’économie mondiale.
Le site paradisfj.info est un portail complet proposant beaucoup d’informations et de liens.
On notera que les chambres de compensation comme Clearstream ou Euroclear sont intimement liées aux paradis fiscaux et judiciaires. Ces chambres de compensation sont en quelque sorte de l’huile des rouages de la finance internationale. Mieux contrôler cette huile permettrait probablement d’assainir la finance internationale. Par ailleurs, alors que Clearstream était empêtrée dans l’affaire Clearstream 1 (une affaire financière), l’affaire Clearstream 2 (une affaire politico-financière) est opportunément venue occuper le devant de la scène médiatique tandis que l’affaire Clearstream 1 a été mise en retrait (les quelques procédures judiciaires se terminant par un non-lieu). Cela laisse présumer de protections discrètes mais puissantes envers les chambres de compensation mais surtout de l’absence de volonté politique forte de reprendre la main sur ce sujet sensible mais capital.