Les nouveaux contrats à terme sur la dette française sont lancés.
Cette innovation financière s’inscrit dans la démarche de construction européenne dont le volet économique et financier a été mis en place suite à la signature du traité de Maastricht, mais dont on attend toujours les volets sociaux et politiques.
“Si j’avais pu interdire ce contrat, je l’aurais interdit, explique Jean-Pierre Jouyet, le président de l’AMF. Ce dossier révèle une faille politique, avec l’absence de pouvoir européen permettant d’interdire ou de suspendre ce genre de produits lors de périodes délicates. Mais ce dossier a aussi une dimension symbolique, il démontre l’insuffisante solidarité européenne en ces temps de crise.”
Le monde de la finance ne ménage pas ses efforts pour se créer de nouveaux outils de spéculation. Et le fait que le microcosme politique et médiatique reste étrangement silencieux face à cet évènement devait nous mettre la puce à l’oreille.
Pour justifier sa démarche, Eurex a fait savoir que ce lancement “répond[ait] à une forte demande des acteurs de marché français et autres acteurs européens, à la recherche d’un outil de protection adapté”.
Tant que les taux d’intérêts des pays de la zone euro étaient proches, spéculer sur le spread entre les dettes des pays européen ne présentait pas d’intérêt. Mais maintenant que le spread augmente, ces contrats à terme deviennent un véritable outil auto-réalisateur : si tous les acteurs du marché spéculent sur une hausse des taux d’intérêt, ces taux d’intérêt vont très probablement évoluer à la hausse !