Dans un article intitulé symbolique, réflexion d’un Français en sursis sur la déchéance de nationalité, un Français bi-national s’inquiète de l’inscription de la déchéance de nationalité dans le projet de réforme de la constitution française.
Aujourd’hui et plus encore que d’habitude je suis en colère. Voilà, c’est fait. Le Front National réclamait ce type de mesures depuis sa création. Le PS l’a finalement exaucé. Hollande, Valls, accompagnés de toutes celles et ceux qui voteront cette « réforme » seront responsables d’avoir aussi exaucé le rêve des nostalgiques de l’Algérie Française. En plus des guerres, de Macron, du TSCG (Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance), de l’Etat d’urgence et de tout le reste. En plus de tout ça, et à rebours pour la énième fois pendant ce quinquennat, de leurs promesses de campagne. Après avoir hésité, donc, et en dépit des réserves homéopathiques du conseil d’Etat, l’extension de la déchéance de nationalité pour les binationaux nés Français a été inscrite dans le projet de réforme de la Constitution.
Si tout le monde s’accorde à dire que cette mesure est symbolique, il pose la question de savoir de quoi est-elle le symbole.
Mais peu de gens trouvaient quelque chose à redire justement sur ce caractère simplement symbolique. Symbolique de quoi au juste ? Symbolique de qui ? Symbolique sur le dos de qui ? Car, oui, effectivement cette mesure est symbolique et c’est bien là le drame.
On omet souvent de dire, de rappeler, ce qu’un symbole permet, justifie, autorise, ou, permet de passer sous silence. Une mesure symbolique, surtout lorsqu’elle est inscrite dans une Constitution, ça joue sur ce qui est admissible, dicible, pensable ou non, sur ce qu’on peut ou pas légitimement ressentir. On aurait tort de croire que le symbolique ça ne compte pas.
Il est intéressant de constater que la seule fois où la France a dénaturalisé des Français était la dénaturalisation de juifs par le gouvernement de Vichy.
La déchéance de nationalité en France pose un problème de fond capital sur le principe fondamental qu’est le droit du sol. Elle pose également un problème de mémoire. En effet, la seule fois en France où on a dénaturalisé des Français, c’était par loi du 22 juillet 1940. Sous Vichy, juste avant de voter une loi sur le statut des juifs. A l’époque Raphaël Alibert, le ministère de la justice du maréchal Pétain déclarait au Journal des débats le 24 juillet 1940 : « les étrangers ne doivent pas oublier que la qualité de Français se mérite. »
Et toutes ces mesures ne cherchent pas à protéger les citoyens, mais plutôt à protéger l’état.
Ainsi, pour lutter contre ce danger qui met en danger l’Etat (qui est la chose la plus importante à protéger), l’Etat se défend. Et c’est la thématique de la légitime défense de l’Etat qui conduit à ces décisions, à ces mesures extraordinaires mais parties pour durer qu’on constitutionnalise.
La stratégie de division des français en plusieurs catégories n’est pas un chemin de paix, mais un chemin de guerre et d’affrontement.
Surtout, faudra pas se plaindre si demain une catégorie de citoyens souhaite faire sécession avec cette société, et avec ses lois, qui tuent, qui violentent et qui méprisent. Pour demain, je pense à ces gamins qui naissent de couples mixtes ou pas. Ils naitront dans un monde ou ces différentes catégories de nationaux auront la force de ce qui est institué, en plus de tous les autres défis à affronter.
Un monde de guerres. Un monde en guerre.
Un monde de murs et de frontières toujours plus hautes entre les gens et les populations.
Si l’état divise, le rôle des citoyens est de rassembler.