Dans un article intitulé éloge de la gratuité, Paul Ariès mets en regard le revenu universel avec la gratuité.
Son argument majeur est que le revenu universel nous maintient dans une logique marchande, dans une logique de société de consommation qui n’est pas à la hauteur des enjeux écologiques actuels.
Il invoque aussi l’argument que la mise en place de la gratuité est moins chère que la mise en place d’un revenu universel :
En 2017, l’University College de Londres a comparé le coût d’un revenu universel de base à celui d’une mise en oeuvre de la gratuité pour les services universels élémentaires (logement, nourriture, santé, enseignement, services de transport, services informatiques, etc.) au Royaume-Uni. La seconde coûterait 42 milliards de livres sterling (environ 48 milliards d’euros), contre 250 milliards pour le revenu universel (environ 284 milliards d’euros). D’un côté, l’équivalent de 2,2 % du produit intérieur brut (PIB) britannique ; de l’autre, 13 %.
Un autre argument est que la mise en place de la gratuité n’invite pas au gaspillage, au mésusage, mais au contraire au bon usage :
Mais imagine-t-on que l’on puisse payer son eau un même prix pour boire ou pour remplir sa piscine ? Il n’existe pas de définition scientifique, et encore moins moraliste, de ce que serait le bon ou le mauvais usage des biens communs. Il reviendra donc aux citoyens — c’est-à-dire aux processus politiques — de définir ce qui doit être gratuit, renchéri, voire interdit.
Les biens de consommation deviennent ainsi des biens communs dont les règles de gestion doivent alors être décidées collectivement, et démocratiquement.