Des chercheurs de l’université d’Oxford se regroupent au sein du collectif our world in data pour interpréter les chiffres avec une logique opensource et opendata : tous leurs chiffres sont librement consultables et tous leur rapports sont librement ré-utilisables.
Dans un article intitulé does the news reflect what we die from?, ces chercheurs se penchent sur un sujet qui s’apparente à une évaluation critique des choix éditoriaux des médias : est-ce que l’actualité reflète les causes de décès ?
Pour mener à bien leur évaluation, ils ont utilisé les données suivantes :
- les statistiques des causes de décès du Centers for Disease Control and Prevention aux USA
- les médias au sens large avec :
- les tendances de Google Trends
- les mentions de causes de décès dans le journal New York Times
- les mentions de causes de décès dans le journal The Guardian
Pour plus de clareté, ils n’ont étudié que les 10 causes majeures de décès, en comparant leur exposition médiatique à leur prévalence réelle.
Il en ressort que certains facteurs de mortalité sont énormément sur-représentés dans les médias par rapport à la mortalité réelle. Sans surprise, ces facteurs sont ceux qui font peur, qui font vendre :
- le terrorisme (d’un facteur 3906)
- les homicides (d’un facteur 31)
- les suicides (d’un facteur 7)
Inversement, d’autres facteurs de mortalité sont énormément sous-représentés dans les médias par rapport à la mortalité réelle. Sans surprise, ces facteurs sont ceux qui touchent à la maladie ou à la drogue :
- maladies des reins (d’un facteur 11)
- maladies du coeur (d’un facteur 10)
- overdose (d’un facteur 7)
Les médias favorisent les histoires qui font vendre, celles qui sont faciles à raconter aux dépens d’un véritable travail de prévention sur les maladies et les addictions.