si, c'est vrai !

déficit, croissance, emplois, les chefs d'entreprise seront-ils à la hauteur ?

Dans un article intitulé déficit, croissance, emplois, la balle est maintenant dans le camp des chefs d’entreprise : seront-ils à la hauteur ?, Christian Chavagneux pointe les faiblesses de l’orientation de la politique gouvernementale. Le gouvernement persiste dans le contrôle massif des dépenses publiques, et donc le maintien d’une politique d’austérité.

Cette politique n’est rien d’autre qu’un véritable pari sur la croissance :

Dans ces conditions, la seule façon de diminuer le déficit est de compter sur le retour de la croissance.

Et un pari malheureusement dénué de tout projet de société ambitieux :

On comprend alors que le socialisme de l’offre, c’est tout parier, la croissance, l’emploi et la maîtrise des déficits publics, sur un changement de comportement structurel des chefs d’entreprises. Plus un pari risqué qu’une politique économique, sans même parler d’un projet de société.

Un commentaire d’Olivier mentionne le discours prononcé par Philippe Séguin il y a 22 ans, le 5 mai 1992 lors du débat sur le traité de Maastricht.

Maastricht, c’est ensuite la suppression de toute politique alternative, puisque la création d’un système européen de banque centrale, indépendant des gouvernements mais sous influence du mark, revient en quelque sorte à donner une valeur constitutionnelle à cette politique de change et à ses conséquences monétaires.

Quant à ceux qui voudraient croire qu’une politique budgétaire autonome demeurerait possible, je les renvoie au texte du traité, qui prévoit le respect de normes budgétaires tellement contraignantes qu’elles imposeront à un gouvernement confronté à une récession d’augmenter les taux d’imposition pour compenser la baisse des recettes fiscales et maintenir à tout prix le déficit budgétaire à moins de 3 p. 100 du PIB.

Enfin, et je souhaite insister sur ce point, la normalisation de la politique économique française implique à très court terme la révision à la baisse de notre système de protection sociale, qui va rapidement se révéler un obstacle rédhibitoire, tant pour l’harmonisation que pour la fameuse « convergence » des économies.

Un discours à mettre en regard de celui de Martine Aubry, le 12 septembre 1992 à Béthune :

C’est principalement peut-être sur l’Europe sociale qu’on entend un certain nombre de contrevérités. Et ceux qui ont le plus à gagner de l’Europe sociale, notamment les ouvriers et les employés, sont peut-être les plus inquiets sur ces contrevérités. Comment peut-on dire que l’Europe sera moins sociale demain qu’aujourd’hui ? Alors que ce sera plus d’emplois, plus de protection sociale et moins d’exclusion.

On constate aujourd’hui que les partisans de l’époque du traité de Maastricht semblent s’être plus largement trompés que les pessimistes qui se prononçaient contre. La réalité donne malheureusement raison aux pessimistes.