La thèse de Safa Motesharrei porte sur les causes de l’effondrement d’une civilisation. Un article intéressant essaie d’en comprendre les tenants et les aboutissants.
La nouveauté du modèle proposé par cette thèse est simple à comprendre :
Le modèle HANDY de Motesharrei et ses collègues comprend un paramètre supplémentaire: celui de l’existence de deux populations inégales de prédateurs, une population d’«Elites» et une population de «Roturiers» (Commoners en anglais). Ces deux populations diffèrent par leur mode de consommation des ressources: les Roturiers dépensent pour survivre, alors que les Elites dépensent k fois plus pour mettre de côté des surplus de richesse (Wealth).
Et le coupable est à chercher du côté du partage des richesses :
L’identification du coupable principal, le serial killer de toutes ces civilisations passées [est] … l’inégalité socioéconomique! […] seule une plus grande égalité entre les humains leur aurait permis d’éviter de disparaître…
Si les solutions pour sortir de l’impasse sont connues, il ne faut cependant pas compter sur les élites pour les mettre en oeuvre :
Comme pour les Mayas, cette étude affirme sans surprise qu’un tel risque existe pour notre civilisation, d’autant que, si elle propose des pistes pour éviter la catastrophe (consommer moins, polluer moins, réduire les inégalités d’un facteur 10, réduire la croissance démographique, partager le temps de travail…), elle prédit également que nos Elites y resteront sourdes!
Finalement, même si les élites savent qu’on va dans le mur, elles continueront d’accélérer jusqu’à ce qu’on y soit réellement. On ne peut donc compter que sur nous-même pour réorienter la marche du monde.