si, c'est vrai !

l'Europe condamnée par l'Europe

Dans un article intitulé l’Europe condamnée par l’Europe, Isabelle Schömann liste les institutions internationales et européennes condamnant la politique austéritaire de l’Union Européenne :

  • dans une résolution adoptée en juin 2012, l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe s’inquiète des menaces que les mesures d’austérité font peser sur « la démocratie et les droits sociaux » des pays concernés
  • toujours au sein du Conseil de l’Europe, le Comité européen des droits sociaux (CEDS) a jugé contraire à la Charte sociale européenne plusieurs articles des lois d’austérité adoptées par Athènes en accord avec la troïka
  • parallèlement, dans son rapport n° 365 de novembre 2012, le comité de la liberté syndicale de l’Organisation internationale du travail (OIT) estime que la liberté de négociation collective et le principe de l’inviolabilité des conventions collectives ont été violés à de nombreuses reprises par les lois grecques mettant en œuvre les prescriptions de la troïka, ces prescriptions allant à l’encontre des principes fondamentaux de l’OIT
  • dans un arrêt rendu le 14 mai 2003, la Cour européenne des droits de l’homme a reconnu, à l’unanimité, que le droit de propriété d’une requérante avait été violé par une loi hongroise taxant une partie de son indemnité de licenciement à 98 % sous le prétexte de lutter contre la crise

Tout aussi grave : les nouvelles mesures sont le produit d’une culture hors-sol et ne se basent pas sur les textes de loi adoptés au sein de l’Union européenne et actuellement en vigueur :

Les mesures adoptées dans le cadre des « plans de sauvetage » se trouvent en marge du droit commun. Elles ne font ainsi référence ni aux traités de l’Union européenne, ni aux conventions internationales de l’OIT, ni à la Charte sociale européenne, ni à la Convention européennes des droits de l’homme (CEDH) du Conseil de l’Europe. Il s’agit de décisions qui échappent à la plupart des contrôles parlementaires ou judiciaires. Ce statut particulier est corroboré par la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE), qui estime que les décisions prises par les institutions européennes dans le cadre du mécanisme européen de stabilité (MES) ne peuvent faire l’objet de recours devant elle.

On voit ainsi comment l’Union européenne cultive sont impopularité, qui se développe parallèlement à son illégitimité.