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aides à la presse, un scandale qui dure

Dans un article intitulé aides à la presse, un scandale qui dure, Sébastien Fontenelle révèle un problème qui n’est pourtant pas nouveau.

Ces aides de l’état à la presse sont censées favoriser la pluralité de la presse, et donc la diversité des opinions nécessaire à la vitalité de la vie publique. Le montant de ces aides est en constante augmentation et représente près de 14 % du chiffres d’affaire du secteur à travers des aides directes (aides au développement, à la diffusion, subvention aux publications à faibles ressources publicitaires) ou indirectes (taux de TVA réduit, exonération de taxe professionnelle, tarifs postaux préférentiels).

La survie de la plupart des titres d’information générale et politique dépend déjà étroitement du maintien de cette perfusion d’argent public.

Selon plusieurs rapports de la Cour des comptes, les aides sont attribuées sans discernement à des publications extrêmement disparates, sans tenir compte de la tendance à la concentration des publications : quelques grands groupes de presse concentrent un très grand nombre de publications. Autrement dit, personne ne contrôle le rapport coût/bénéfice de ces aides. Et tous les rapports de la Cour des comptes (1985, 1995, 2013) sont d’une égale sévérité sur le fonctionnement de ces subventions publiques.

Ainsi, les publications qui reçoivent le plus d’aide de la part de l’état, sont aussi les premières à l’accuser d’être trop dépensier. D’autres publications ne participent pas - de part leur contenu éditorial - à la pluralité de la presse ou à la diversité des opinions. On décèle facilement les anomalies dans la répartition des aides de l’état :

  • le quotidien le Monde : 18 millions d’euros (moyenne par année de 2009 à 2013)
  • le quotidien le Figaro : 17,2 millions d’euros (moyenne par année de 2009 à 2013)
  • le quotidien Libération : 10 millions d’euros (moyenne par année de 2012 à 2013)
  • les magazines Télé 7 Jours, Télé Star, Télé Loisirs, Télé Z : 5 millions d’euros (moyenne par magazine, année 2013)
  • le quotidien le Point : 4,6 millions d’euros (moyenne par année de 2009 à 2013)
  • le magazine Closer : environ 300 000 euros (année 2013)
  • le mensuel le monde diplomatique : 108 600 euros (année 2013)

Le problème de la monétisation des contenus éditoriaux sur internet par la presse papier n’est finalement que le révélateur d’un fonctionnement historiquement basé sur des subventions étatiques importantes. La question de la rémunération de l’information en générale et de la presse papier en particulier n’est pas un nouveau problème.