si, c'est vrai !

les droits de l'homme, avec un petit h ou un grand h ?

Dans un article intitulé “droits humains” vs “droits de l’homme”, on apprend que la déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 ne s’appliquait à l’origine qu’aux êtres humains masculins : les hommes.

On a longtemps oublié que ce brouillon (le texte devait encore être amendé après le vote de la constitution puis a été conservé en l’état) oubliait la majeure partie de la société française. En effet, le “corps social” dont il est mention, ne comprend à l’époque ni les femmes, ni les esclaves (l’esclavage n’est pas aboli) qui ne bénéficient pas des droits des citoyens. La déclaration décerne donc des droits aux hommes au sens bien masculin du terme. Les femmes, à ce moment, sont encore des mineures, soumises à l’autorité du père ou du mari.

Or, une fois que les femmes ont acquis, au cours du XXe siècle, les mêmes droits que les hommes, toutes les langues ont adapté l’expression “droits de l’homme” qui sont devenus des “droits humains”. L’anglais (Rights of man > Human Rights), le russe, l’allemand, l’espagnol, l’italien, le néerlandais, et même le français du Québec qui choisit l’expression “droits de la personne”. La France résista à cette évolution, prétendant que les “hommes” représentent toute l’humanité et feignant d’ignorer l’histoire. Pour ne pas modifier cette habitude, on inventa un H majuscule, grammaticalement erroné et totalement hypocrite puisqu’il n’est pas employé dans les autres expressions où l’homme est censé représenter l’humanité: “l’homme a détruit la planète”. On dit d’ailleurs “traite des êtres humains” et non “traite de l’homme”, ce qui ne choque personne.

Alors que de nombreuses autres langues ont adopté l’usage des “droits humains”, la langue française reste étonnamment bloquée sur les “droits de l’homme” (et souvent avec un petit h).

Dès aujourd’hui, plus aucune excuse ne nous empêchera de placer notre belle langue dans le concert des langues du monde qui ont validé l’égalité entre les femmes et les hommes. Les droits de l’homme sont morts, vivent les droits humains.

Il appartient à chacun de nous de se réapproprier la langue française et d’employer l’expression “les droits humains” en lieu et place de la désormais désuète expression “les droits de l’homme” !