si, c'est vrai !

l'effondrement a commencé, il est politique

Dans un article intitulé l’effondrement a commencé, il est politique, le professeur d’anthropologie, Alain Bertho estime que l’effondrement a déjà commencé, et qu’il se manifeste sous la forme d’une défiance réciproque entre gouvernants et gouvernés.

Alors que des révoltes éclatent aux quatre coins du monde, gouverner aujourd’hui s’apparente de plus en plus à mener une guerre ouverte ou larvée contre les soulèvements des peuples et des êtres vivants, pour maintenir coûte que coûte un ordre de plus en plus discrédité.

Pour Alain Bertho, ce qu’il importe de préserver est à la base de toutes nos sociétés et nous définit en tant qu’être humain faisant partie d’un tout : l’humanité.

Ce qui fait l’Humanité, pour l’anthropologue que je suis, c’est sa conscience d’elle-même et sa conscience du temps, sa capacité à rêver, à espérer, à inventer, à s’inventer sans cesse.

Alain Bertho mène depuis depuis 35 ans des recherches sur les classes populaires urbaines et leurs mobilisations. Depuis 2005, il s’intéresse particulièrement à la violence collective et aux affrontements civils. Au travers de ces révoltes, ces guerres ouvertes ou larvées, c’est l’humanité elle-même qui est menacé, elle qui nous conduit à faire société et à nous imaginer une destinée commune.

L’enjeu d’aujourd’hui n’est donc pas tant de sauver coûte que coûte la démocratie représentative que de réunir le peuple et les peuples dans la recherche d’un avenir commun, d’une éthique commune du vivant dans l’apocalypse qui commence.

La désaffection des politiques et du politique par les populations est donc un indice majeur du délitement de nos sociétés.

Contrairement à ce que pourraient laisser à penser les collapsologues, « l’effondrement » tant annoncé ne sera pas d’abord un processus technico-économique qui, du jour au lendemain sans crier gare, mettrait fin à notre civilisation, et par conséquent à la politique. L’effondrement qu’on nous annonce a déjà commencé. Et c’est sur ce terrain, la politique, qu’il se manifeste aujourd’hui à l’échelle planétaire. Les soulèvements ne sont pas la cause de cet effondrement. Ils en sont le symptôme et peuvent en être l’antidote salutaire.

Quand nos dirigeants n’ont plus de légitimité, ils commencent à avoir peur du peuple et ils s’orientent vers des mesures de contrôle autoritaire de la population. La seule réponse de la population ne peut être qu’un soulèvement qui mène à des affrontements entre les gouvernés et les gouvernants.