Six ans après la parution du livre 50 questions 50 réponses sur la dette, le FMI et la Banque mondiale, Damien Millet et Eric Toussaint sortent une version actualisée et complétée qui décrypte le discours officiel sur la dette et envisage les scénarios possibles pour sortir de l’impasse. Ils exposent les différents arguments moraux, politiques, économiques, juridiques, écologiques sur lesquels repose la revendication d’une annulation de la dette publique.
Le livre intitulé 60 questions, 60 réponses, sur la dette, le FMI et la banque mondiale permet de mieux comprendre comment s’est structuré le monde depuis la seconde guerre mondiale et les motivations tacites de la promotion incessante du libre échange.
Il recèle quelques perles susceptibles de choquer les plus naïfs :
Les pays sous-peuplés d’Afrique sont largement sous-pollués. La qualité de l’air y est d’un niveau inutilement élevé par rapport à Los Angeles ou Mexico. Il faut encourager une migration plus importante des industries polluantes vers les pays les moins avancés. Une certaine dose de pollution devrait exister dans les pays où les salaires sont les plus bas. Je pense que la logique économique qui veut que des masses de déchets toxiques soient déversées là où les salaires sont les plus faibles est imparable. […] L’inquiétude [à propos des agents toxiques] sera de toute évidence beaucoup plus élevée dans un pays où les gens vivent assez longtemps pour attraper le cancer que dans un pays où la mortalité infantile est de 200 pour 1000 à cinq ans.
Lawrence Summers, note interne de la banque mondiale, 13 décembre 1991
On ne s’étonne pas, à la lecture de cet extrait, que le monde aille de travers. Il ne pourrait en être autrement du fait de la présence de personnages de cette nature dans des rôles de grand architecte du monde financier. Et, aussi choquants que soient ces propos, ils correspondent hélas à une réalité…