si, c'est vrai !

ville en transition expliquée par Saga Cité

Le site web Saga Cité propose une petite animation un peu angélique qui raconte de manière ludique la métamorphose d’une agglomération fictive.

L’objectif affiché de Saga Cité est d’amener les collectivités locales à affronter le défi du changement climatique dans une perspective respectueuse des citoyens en privilégiant l’action collective.

L’animation indique en conclusion que la première étape du changement est d’abord de modifier sa manière de voir les choses. Gageons que cette animation y contribue.

le revenu maximum, un levier pour le changement

Hervé Kempf a publié un article intitulé le revenu maximum, un levier pour le changement qui traite des écarts de revenu :

En une trentaine d’années, les écarts de rémunérations ont explosé. Alors qu’un grand dirigeant d’entreprise, pendant les trente glorieuses, gagnait environ 35 fois le salaire moyen de ses employés, le rapport est aujourd’hui de 1 à 300. Face à un tel constat, l’idée d’un revenu maximum fait son chemin dans le débat public.

Un rapport de revenu de 1 à 300 entre le salaire moyen d’un employé et d’un grand dirigeant d’entreprise signifie que le grand dirigeant d’entreprise gagne en 1 jour autant que l’employé en 1 an et demi (environ 300 jours).

Même en tenant compte du fait que le grand dirigeant d’entreprise a peut-être suivi de longues études, a travaillé durement tout au long de sa carrière, est investi de beaucoup de responsabilités et est soumis à un stress important au quotidien, même en tenant compte de tous ces facteurs, est-il moral qu’il y ait une telle différence de revenu ?

Gagner chaque jour autant qu’en un an et demi de travail ?

répartition des richesses : idéal, perception et réalité

Un article intitulé la répartition des richesses donne un aperçu intéressant de la relations qu’ont les Étasuniens avec les inégalités de répartition de la richesse dans leur pays.

On peut noter que la manière dont ils perçoivent ces inégalités est bien au delà de leur idéal de répartition. Autrement dit, la société Étasunienne leur semble plus inégale qu’ils ne la souhaiteraient. En conséquence, il est intéressant de constater que les Étasuniens rêvent d’une société plutôt égalitaire où les 20% les plus riches ne possèderaient pas plus de 32% des richesses, et les 20% les moins riches ne possèderaient pas moins de 12% des richesses (soit un rapport de 1 à 3 entre les 20% les plus riches et les 20% les moins riches).

Mais le plus étonnant est le différentiel entre la manière dont ils perçoivent ces inégalités et la réalité de ces inégalités. En effet, la société Étasunienne est bien plus inégale qu’ils ne l’imaginent. Alors que les Étasuniens imaginent que les 20% plus riches possèdent 58% des richesses, ils en possèdent en réalité 83%. Quand aux 20% les plus pauvres, les Étasuniens les imaginent possédant 3% des richesses alors qu’ils en possèdent en réalité 0,1%. Cela a-t-il encore un sens de calculer le rapport entre les plus riches et les moins riches quand on atteint ce niveau-là d’inégalité ?

En conclusion, l’Étasunien moyen est bien plus riche qu’il ne l’imagine, relativement à ses concitoyens. Gageons qu’il en est de même en France.

Vous en doutez ? Vérifiez par vous-même en faisant le test sur Global Rich List qui vous donnera votre classement de richesse par rapport à la population mondiale. Vous serez probablement surpris de votre classement ! Comme les Étasuniens, vous avez probablement une image faussée de la répartition des richesses dans votre pays et dans le monde.

La France semble un peu moins inégalitaire dans la mesure où les 20% les plus riches ne possèdent que 64% des richesses, et les 20% les plus pauvres possèdent 0,15% des richesses. Ce bilan, quoi que moins alarmant, reste préoccupant, d’autant plus lorsque l’on sait que - aux États-Unis comme en France - les inégalités s’accroissent.

notre modèle actuel de croissance crée des dommages irréversibles sur l'environnement

L’économiste britannique Tim Jackson critique la culture de la consommation et l’obsession de la productivité.

Dans son article notre modèle actuel de croissance crée des dommages irréversibles sur l’environnement, il explique les limites de la croissance et les moyens de faire évoluer le modèle économique actuel.

Son avis est sans appel sur les moyens de lutter contre le chômage :

Le capitalisme actuel poursuit l’augmentation continue de la productivité du travail, si bien qu’on produit la même chose avec toujours moins de gens. Si vous acceptez cette idée que la hausse de la productivité est la clé du progrès économique, vous n’avez que deux options : l’une c’est d’avoir moins d’emplois dans l’économie, l’autre est d’en avoir autant, ce qui signifie toujours plus de croissance - qui se heurte aux limites des ressources et de l’environnement. Le choix est donc soit de conserver la croissance de la productivité et d’admettre par conséquent qu’il y aura moins de travail dans l’économie, ce qui signifie la mise en place de politiques de réduction du temps de travail ; soit opter pour la fin de la hausse de la productivité, et développer les services sociaux - éducation, aide sociale, maintien des espaces publics, rénovation des bâtiments, etc.

Faut-il alors poursuivre la recherche d’une meilleure productivité et d’une meilleure compétitivité ? Ou est-ce qu’on change de paradigme ?

partage des richesses, partage du travail

Les attaques récurrentes contre les 35 heures françaises prennent souvent le prétexte que les travailleurs français travaillent moins que leurs homologues et que cela grèverait la compétitivité française.

Méfions nous des idées reçues, surtout de celles dont on ignore l’expéditeur.

Suivons les conseils de ce dicton et voyons si les attaques contre les 35 heures se basent sur des faits avérés.

Pierre Larrouturou, dans un article au titre très explicite : Non, il n’est pas vrai qu’on travaille moins en France qu’ailleurs, démontre que les Français ne sont pas moins travailleurs que les Étasuniens ou que les Allemands.

On peut au passage noter que les Français ont - sans le savoir - opté pour un partage du travail très inégal : d’un côté ceux qui ont un travail et qui travaillent beaucoup, d’un autre côté ceux qui sont au chômage et qui ne travaillent pas ou peu. Les Allemands ont opté pour une autre solution pendant la crise financière en 2009 : les entreprises allemandes ont choisi de diminuer le temps de travail de leurs salariés plutôt que d’en licencier certains et de laisser les autres à temps plein. Deux pays frontaliers, deux réponses politiques et sociales différentes.

Alternatives Economiques démonte également les idées reçues et les propos d’Hervé Novelli dans un article intitulé : 35 heures : les contresens d’Hervé Novelli. L’article montre clairement que le coût du travail est plus bas en France qu’en Allemagne.

La conclusion de l’article est éloquente :

Comme l’écrivait Jean-Claude Bayol dans un récent courrier des lecteurs d’Alternatives Economiques (numéro de janvier 2011), justement à propos des « grands médias » et des 35 heures : « Je suis au regret de constater que leurs journalistes laissent assez souvent dire n’importe quoi à leurs interviewés, sans les reprendre, ni au cours de l’entretien, ni dans un commentaire annexe. »

Plus que jamais, il importe de conserver sa capacité à douter et son esprit critique à la lecture de la presse.

l'équation de Kaya

L’équation de Kaya est un outil qui permet de mieux appréhender les facteurs qui influent sur les émissions mondiales de gaz carbonique, le principal gaz à effet de serre d’origine humaine.

Elle part du principe que toute chose est égale à elle-même. En d’autres termes, la quantité d’émissions mondiales de gaz carbonique (CO2) est égale à elle-même, soit CO2 = CO2 !

En ajoutant par la suite des termes à l’équation tels que la quantité d’énergie consommée dans le monde, le PIB mondial, et la population mondiale, on aboutit à une équation un peu plus évoluée qui permet de recombiner les termes afin d’en affiner le sens.

En conclusion, les émissions mondiales de gaz carbonique dépendent des facteurs suivants (chaque facteur étant un facteur multiplicateur des autres) :

  • contenu en gaz carbonique de l’énergie,
  • intensité énergétique de l’économie,
  • production par personne,
  • population.

Si l’on souhaite diviser les émissions mondiales de gaz carbonique par 2, il est insensé d’essayer d’influer seulement sur un ou deux paramètres parmi les 4, a fortiori quand les autres paramètres évoluent dans le sens contraire au sens souhaité !

A l’aune de cette grille de lecture, il devient donc intéressant d’analyser les options s’offrant à nous et de différencier celles qui semblent réalistes de celles qui le semblent moins. C’est le travail effectué par Jean-Marc Jancovici dans son article intitulé qu’est-ce que l’équation de Kaya ?.

le pic de pétrole est parmi nous

Certains affirmaient dès l’année 2007 que la production d’or noir n’augmentera plus. D’autres constataient en 2008 que la production mondiale de pétrole a décliné de 0,2% en 2007.

Aujourd’hui, en 2010, un blog indique que l’AIE a annoncé le 9 novembre dans son rapport annuel que la production mondiale de pétrole conventionnel n’augmentera plus jamais et que le pic historique de production a été atteint en 2006.

Le rapport - non accessible publiquement - indique à la page 48 :

Crude oil output reaches an undulating plateau of around 68-69 mb/d by 2020, but never regains its all-time peak of 70 mb/d reached in 2006, while production of natural gas liquids (NGLs) and unconventional oil grows strongly.

Alors que Jean-Marc Jancovici interroge sur le fait qu’une croissance propre est-elle possible ?, il est grand temps de se tourner vers les initiatives de transition qui nécessitent du temps pour une évolution en douceur. Car une transition soudaine et brutale n’est pas une transition mais une rupture. Et une rupture telle qu’une crise sociale n’est ni drôle ni souhaitable.

villes en transition

Maintenant qu’on sait qu’on peut espérer le meilleur mais qu’il faut s’attendre au pire, et qu’on sait aussi que les espèces qui survivent sont celles qui sont les plus adaptables au changement, reste à décider si on attend que le monde change tout seul, ou si on commence dès aujourd’hui à agir.

La vidéo In transition 1.0, de la dépendance énergétique à la résilience locale tire sa matière première des différents initiatives de transition déjà entamées partout dans le monde. Les citation ci-après sont tirées de la vidéo.

La vision seule n’est qu’un rêve. L’action seule ne fait que passer le temps. Les deux conjuguées peuvent changer le monde.

Joel Barker

Il est plus subtile et efficace de créer le monde que l’on veut que de détruire celui que l’on ne veut pas.

Marianne Williamson

Nous ne résoudrons pas les problèmes avec les modes de pensée qui les ont engendrés.

Albert Einstein

Ne doutez jamais qu’une poignées de citoyens conscients et engagés puisse changer le monde. En fait, c’est toujours ainsi que le monde a changé.

Margaret Mead

Selon Wikipedia, une ville en transition est “une ville dans laquelle se déroule une initiative de transition, c’est-à-dire un processus impliquant la communauté et visant à assurer la résilience (capacité à encaisser les crises économiques et/ou écologiques) de la ville face au double défi que représentent le pic pétrolier et le dérèglement climatique”.

Le transition network répertorie les initiatives de transition partout dans le monde. Il propose une version traduite en français du guide des initiatives de transition, le document de base par lequel tout commence.

Vous pouvez également consulter le site web francophone villes en transition ou encore le site web territoires en transition France qui liste les initiatives françaises.

la bombe humaine

Quarante ans après la publication de son livre controversé The population bomb, le scientifique Paul Ehrlich persiste et signe : la surpopulation – associée aujourd’hui à la surconsommation – est au centre de la crise environnementale à laquelle la planète est confrontée. Et il insiste : ce ne sont pas les solutions technologiques qui changeront quoi que ce soit.

L’article est intéressant mais est à lire sans préjugé. Il est cependant dommage qu’il n’évoque pas le fait que lorsqu’on met la démographie en question, on oublie trop souvent que ce sont avant tout les riches qui détruisent et menacent la planète.

La question démographique ne devrait jamais être abordée sans évoquer celle du partage des richesses.

vers de nouvelles techniques d'assolement et de semis direct

Rés’OGM info nous propose une conférence de Claude Bourguignon intitulée : vers de nouvelles techniques d’assolement et de semis direct. Claude Bourguignon, microbiologiste des sols, considère la terre comme un organisme vivant et non comme un substrat inerte (ce qu’il fini par devenir si on le considère comme tel).

Cette conférence propose d’intéressantes pistes à explorer :

  • pratiquer le semis direct et ne pas labourer,
  • se passer d’engrais,
  • adapter la culture au sol, et non le sol à la culture,
  • adopter un équilibre agro-sylvo-pastoral.

Un résumé plus étoffé de cette conférence est disponible dans la seconde partie de ce billet du blog penserdurable.com.